Anna : Vincent, tu es maintenant bachelier et tu as l’intention de partir aux États‑Unis pour faire tes études supérieures. Tu ne regrettes pas de laisser ici tous tes copains ? Tu ne crains pas de devoir quitter ton pays et affronter une autre culture et différentes coutumes ?
Vincent : Si, j’ai un peu le trac. Tout sera nouveau et différent, mais après tout, je suis habitué aux changements de ce type. Toute ma vie scolaire ce n’était que des changements. Le type de métier de mon père exigeait de lui de fréquents déménagements. Ma mère ne voulait jamais le laisser partir seul et se contenter des ses rares visites à la maison, donc elle déménageait avec lui. Dès la maternelle, je devais m’y habituer. J'ai commencé l'école maternelle à Nantes et je l’ai terminée à Rouen. Le CE2, je l’ai fait au Havre et le CM2 à Bordeaux ! On restait dans le même endroit pendant environ deux ans, alors je changeais tout le temps d’école et je devais me faire tout le temps de nouveaux amis.
Au début, je le traitais comme un certain jeu. Mais cela est devenu plus compliqué à la fin de l’école élémentaire, et surtout au collège. Changer tout le temps de professeurs et d’amis ? Ce n’est pas vraiment très amusant ! Personne ne te connaît et tout le monde te traite avec distance. Les professeurs ne savent rien sur tes points forts ni sur tes points faibles. C’est à toi de te faire remarquer et de prouver ta valeur. Par exemple, je n’ai jamais eu de problèmes avec les maths, mais en quatrième, on a dû déménager en pleine année scolaire et je suis tombé sur une nouvelle classe qui était un peu plus en avance par rapport à celle que j'avais fréquentée avant. J’ai eu pas mal de matériel à rattraper. Heureusement ma prof a tout de suite réagi et m’a beaucoup aidé. Elle était très compréhensive et je crois que c’était la meilleure de tous les profs que j’ai eus. Du coup, je n’ai pas eu de mal à me présenter au brevet à la fin du collège.
Anna : Et côté amitiés, comment ça se passait ?
Vincent : Heureusement je suis très ouvert et je me fais des amis facilement. D’ailleurs au collège, ce ne sont pas encore des amitiés très sérieuses. Dans mon ancien collège, en troisième, j’ai eu une copine, Lydie... J’ai été très malheureux de devoir déménager... On a échangé quelques courriels mais on était très jeune... Tu vois ce que je veux dire ? Bientôt j’ai eu de nouveaux amis et... une nouvelle copine !
Après mes problèmes de maths au collège, mes parents ont décidé de ne plus déménager pour que je puisse bien me préparer au bac. J’ai choisi un bac technologique et en première, j’ai pris l’option management et gestion. C’est assez difficile, mais ça me passionne. Et puis les profs sont très bienveillants et sympathiques. Maintenant, j’ai plein de bons copains avec qui on peut préparer les projets à l’école et bien rire après les cours.
Ma copine, elle a opté pour la santé et le social. Elle ne sait pas encore ce qu’elle étudiera... mais elle a encore du temps, elle n’est qu’en première ! Elle va beaucoup me manquer quand je partirai, mais il y a des courriels, des messageries instantanées. Et elle pourra venir en vacances chez moi !
Anna : Quelle est la matière que tu préfères et quelle matière est ton point faible ?
Vincent : J’aime le mieux l’anglais. J’ai un prof génial. Avec lui, on ne s’ennuie jamais ! C’est d’ailleurs lui qui m’a soutenu quand j'ai pris ma décision d’aller faire des études aux États‑Unis. Il m’a fait préparer un projet sur le système d’enseignement aux États‑Unis et ça m'a beaucoup plu !
Et mon côté faible, c’était toujours l’histoire‑géo. Je n’ai jamais aimé apprendre par cœur les dates, les noms des fleuves et tout ça. Pour moi, c’est très ennuyeux et inutile pour ma future vie professionnelle.