Le jeu - un bel enjeu !

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Zdjęcie przedstawia pionki oraz kostkę do gry.

Le jeu de société accompagne la vie : il est très présent durant l’enfance, absent au moment de l’adolescence où les téléphones portables ou les jeux vidéo prennent le relais, mais souvent de retour à l’université. Il ne s’est pas laissé intimider par la popularité croissante des écrans ni par le fait que les adultes, eux aussi, passent à présent de plus en plus de temps devant un écran. Ainsi à l’heure d’un monde hyper connecté, le jeu de société fait de la résistance et il a plus d’un argument pour défendre sa position.

Quand les jeux sont faitsles jeux sont faits les jeux sont faits…
Pourquoi aime‑t-on jouer ? Pour le plaisir d'être ensemble : en jouant, on se lie aux autres et au moment présent. On se déconnectese déconnecterse déconnecte de nos portables, tout en s’évadants’évaders’évadant de notre quotidien. Et lorsqu’on joue, on peut perdreperdreperdre, mais on peut relativiserrelativiserrelativiser : ce n’est qu’un jeu ! Et en cas de victoire, le jeu de société permet de « se faire plaisir ».
On a remarqué que la facilité à jouer ou non dépend de la place du joueur dans la société, de son statut, et de sa catégorie socioprofessionnelle. Pour certaines personnes, c’est très compliqué de se mettre autour de la table de jeu : la crainte de perdre est trop forte !
Il y a parfois aussi une peur de ne pas comprendre les règles. Des gens qui, par ailleurs, sont très intelligents et tout à fait capables de les comprendre, mais à cause de cette appréhension vont préférer refuser la partie plutôt que de se mettre en danger. C'est une question d'ego. Il y a également des personnes qui refusent de jouer aux jeux qui concernent la culture générale de peur de ne pas se montrer à la hauteur.
Bien que devant un plateau de jeu tout le monde soit égal car sujet aux mêmes règles, la culture ludiqueludiqueludique, quant à elle semble bien inégale. C’est chez les familles ouvrièresouvrier/èreouvrières qu’on trouve la plus forte proportion de personnes qui n’ont pas joué du tout. Et c’est également dans les classes les moins favorisées que l’on continue à jouer le plus aux jeux « traditionnels » : la belotebelote (f.)belote, les petits chevauxpetits chevaux (m.pl.)petits chevaux, les damesdames (f.pl.)dames, les échecséchecs (m.pl.)échecs…
Une frangefrange (f.)frange des classes moyennes diplômées s’est appropriés’approprier qqch.s’est approprié la culture des jeux de société et la défend comme un véritable produit culturel. Ils n’ont pas peur de s’attaquer aux jeux beaucoup plus modernes.

Alors ? A quoi tu joues ?à quoi tu joues?A quoi tu joues ?

Le jeu révèle notre personnalité mieux que ne le feraient des quiz psychologiques. Car au moment de jouer, paradoxalement, les masques tombent. Nous reconnaîtrons vite les mauvais perdants ainsi que ceux qui sont capables d’un vrai travail d’équipe ou alors d’autres dotés de capacités logiques hors pair.
Les entreprises, elles s’en sont d’ailleurs aperçues. Ainsi depuis quelques bonnes années on a commencé à pratiquer le « recrutainement » venant de la fusion des mots anglais « to recrute » (recruter) et « entretainement » (amusement). C’est tout simplement le recrutement au moyen des jeux de toute sorte.
Traditionnellement, le recrutement est une chose à ne pas prendre à la légèreprendre à la légèreprendre à la légère. Pour les entreprises, c’est un véritable enjeu car un mauvais recrutement peut avoir de graves conséquences. Pour les candidats, les entretiens sont souvent une source de stress avec, en point de mireen point de mireen point de mire, la peur d’un chômage qui s’éternises’éternisers’éternise…
À priori, donc, recruter n’est pas jouer ! Pourtant, le recrutainment propose de modifier cette image historique du recrutement en créant un lien positif entre l’entreprise et les candidats grâce au jeu. Pour les candidats, l’intérêt est évident : jouer est bien plus agréable que d’avoir à se soumettre à une batterie de questions qui mettent la pression. Pour les entreprises, il s’agit souvent d’attirer les jeunes recrues en se positionnant comme des entreprises où il fait bon vivre. Mais lorsqu’on l’utilise intelligemment, le recrutainment peut avoir bien plus d’intérêt que le simple fait de rajeunir son image de marque ou de s’éviter le stress d’un entretien. Ceci dit, on ne force aucun candidat à choisir ce type « d’entretien » s’il ne se sent pas à l’aise.

Les Français - des joueurs pleins d’ardeurardeur (f.)ardeur

Rien qu’entre 2018 et 2019 le marché des jeux de société s’est accru de 10 %, on peut donc parler d’une augmentation de 418 millions d’euros. Ceci fait des Français les plus grands consommateurs des jeux de société de l’Europe.

Les chiffres de 2019 montrent également que :

• plus de 23 millions de boîtes de jeux ont été vendues en France ;

• plus de 1200 boutiques spécialisées (dont 800 hyper‑spécialisées) ont ouvert leur portes ;

• on a noté également un total de 150 cafés ludiques.

En France on parle d’un « jeu de société » pour désigner les jeux où l’on se sert d’un plateau alors que dans d’autres pays il est souvent question de « jeux de plateau ». Pourquoi ? En France, le fait qu’on y joue en famille ou avec des amis passe avant tout. De nombreux joueurs français confessent avoir des souvenirs de jeux de leur enfance, auxquels ils jouent à présent plus par nostalgie et envie de partager ce moment avec leur famille que par un véritable désir.

Car la tendance en France en ce moment est aux jeux dits  « d’apéritifapéritif (m.)apéritif », petits jeux rapides aux règles très lisibles qui font le régalfaire le régalfont le régal des joueurs, ainsi qu’aux jeux où l'on gagne à plusieurs ce qui renforce encore plus les liens entre les joueurs ! Ce qui importe donc visiblement aux Français ce n’est pas la victoire à elle seule mais le plaisir de relever des défisrelever un défirelever des défis intellectuels ensemble !

1 Źródło: Le jeu - un bel enjeu !, red. Agnieszka Chądzyńska, licencja: CC BY-SA 3.0.