Tout le monde, ou presque, rêve d'un weekend à Chamonix. Vous avez certainement vu ces images de gens en pull, avec des après‑skis aux pieds et des lunettes de soleil sur le nez, s’exposant au soleil avec un sourire de satisfaction, et une tasse de chocolat chaud à la main. Moi aussi, j'en avais toujours rêvé. Finalement, j'ai eu la possibilité d'y passer non pas un weekend, mais toute la semaine. Ces sept jours m'ont suffi pour la vie. Je ne sais pas si je voudrais y retourner. Eh oui, mon séjour de rêve a mal tourné.
Tout a commencé dans un magasin, où nous faisions avec ma mère régulièrement nos courses. Le magasin offrait à ses clients réguliers la possibilité de participer à un concours où le prix principal était un voyage à Chamonix. Comme je n'avais jamais rien gagné, je ne voulais pas trop y participer mais ma mère a insisté. Elle avait le pressentiment que cette fois‑ci, nous allions gagner. J'ai donc rempli le formulaire. Quelques jours après, j'ai reçu un email qui nous informait que nous avons gagné le prix principal. Quelle folie à la maison. Je n'avais jamais vu ma mère sauter si haut de joie et faire nos valises à l'avance. Pourtant, nous avions une semaine pour nous préparer.
Une fois sur place, nous avons été impressionnés par la beauté du chalet qui allait nous héberger. C'était un endroit de luxe. En bas, il y avait une cuisine américaine, ouverte sur un salon spacieux. À l'étage, nous avions deux chambres et une salle de bain.
Pourtant, le premier jour de notre séjour a déjà mal commencé. Dans la salle de bain, je me suis cogné la tête contre un placard. J'avais une bosse sur le front, mais je me disais que rien ne pouvait gâcher l'ambiance. J’ai mis un peu de glace dessus et je me comportais comme si de rien n'était.
Le lendemain, nous sommes partis skier à neuf heures du matin, après un petit déjeuner superbe : des œufs brouillés, des croissants avec de la confiture et un café délicieux. Une fois arrivés tout en haut de la piste, nous regardions le paysage qui coupait le souffle, non seulement à cause de sa beauté, mais aussi à cause du respect qu'il suscitait. Nous n'avons pas remarqué que c'était une piste noire. Après réflexion, nous nous sommes tout de même décidés à la descendre. Nous avancions lentement, nous tombions toutes les cinq secondes. À un moment, quand nous passions à côté d’une forêt, ma mère a vu une ombre parmi les arbres. Elle a pensé que c'était un ours et s'est mise à descendre la piste à toute vitesse. Et moi, derrière elle.
La chance nous a quittés quand nous sommes atterris sur de la neige plus profonde. Nous sommes tombés, les skis se sont détachés et envolés quelque part. Nous étions couverts de neige et nous avions du mal à nous lever pendant quelques instants. J'avais terriblement mal au genou droit. Me mère s'est finalement levée. Elle pouvait marcher, c'était positif. Quand elle m’a vu, elle m’a juste demandé si j'étais vivant, et a tout de suite appelé les secours. Ils sont arrivés une vingtaine de minutes après et nous ont transportés à l'hôpital. Là‑bas, on nous a dit que nous avions eu de la
chance : j'avais une jambe cassée et ma mère un poignet foulé. C'était pas si mal pour un accident sur une piste noire. On m'a mis la jambe dans le plâtre et le ski était fini pour moi.
Comme ma mère ne voulait pas skier toute seule, nous sommes restés à l'hôtel, nous regardions la télé et observions depuis le balcon les gens skier. Heureusement, il me restait encore le plaisir de me régaler de la fondue que j'adore. Nous sommes allés au restaurant le dernier soir. Avec ma jambe en plâtre, c'était un exploit pour moi. Une fois que nous nous sommes installés à table, que j’ai immobilisé mes béquilles qui tombaient tout le temps, nous avons commandé mon plat préféré - la fondue savoyarde.
Un délice ! Mais même le plat que j’adore tant a essayé de s'y prendre à moi. En tendant la main vers mon verre, j’ai touché la casserole placée au milieu de la table et je me suis brûlé.
Je devrai bien réfléchir avant de retourner au ski.