Chaque jour, on rencontre plusieurs infox, surtout en ligne. Leur objectif est le plus souvent de manipuler le public, de l’influencer. C’est une désinformation, une fausse information, retrouvée couramment dans les médias. D’habitude, elle est volontairement déformée par son émetteur. Il y a différentes raisons pour diffuser de tels contenus : discréditer autrui, vaincre son adversaire ou gagner de l’argent.

Le mécanisme de diffusion n’est pas compliqué. Ce sont les algorithmes qui mettent en avant les fake news, dont la source et la véracité ne sont souvent pas vérifiées par ceux qui les partagent. Ce qui les rend encore plus séduisantes, c’est le fait qu’elles sont souvent assez raisonnables. Elles proposent des réponses et des histoires justifiables et constituent, le plus souvent, un vrai buzz. Pour cette raison, les infox sont massivement diffusées sans vérification, et on les croit sur parole

Il y a quelques principes ou traits de base qui permettent de repérer une infox. Il s’agit de quelques ingrédients communs qui en font un buzz. D’abord, l’effet wow est nécessaire pour attirer notre attention. Puis, il est préférable qu’une fake news nous concerne d’une manière, ou qu'elle concerne notre entourage immédiat. Elle est normalement assez floue et se base sur l’opinion de quelqu’un d’autre, mais cette personne n’est souvent pas spécifiée.

Malheureusement, il n’y a pas de mesures européennes (ou mondiales) spécifiques qui sauraient régler ce problème au niveau législatif. Il existe quand même des directives locales qui essaient de lutter contre la manipulation de l’info. En France, c’est la loi « anti fake news », promulguée le 22 décembre 2018, qui essaie de répondre à ce besoin juridique. Toutefois, elle ne s’applique qu’aux périodes pré électorales : elle ne couvre que la période de 3 mois avant les élections.

Dans certains pays, il y a des sanctions assez sévères liées aux fake news. Par exemple, en Côte d’Ivoire les journalistes peuvent être arrêtés pour la diffusion d’infox. En France, le code pénal prévoit des conséquences majeures, par exemple pour des atteintes à la vie intime d’autrui. Il s’agit d’une peine d’emprisonnement, même d’un an, et d’une amende élevée, jusqu’à 45 000 euros.

La théorie du complot désigne généralement la croyance en des actions menées de manière secrète, par quelqu’un qui veut nous nuire ou gagner quelque chose. Généralement, il s’agirait de groupes mystérieux qui veulent dominer le monde. Les théories du complot, en raison de leur caractère sensationnel ou révolutionnaire, constituent souvent la base d’infox. Elles attirent notre attention et proposent des explications raisonnables, ce qui les rend idéales pour devenir le support d’une fausse nouvelle.

Le prérequis pour identifier les infox : conserver le sens critique et rester méfiant si quelque chose semble trop bizarre, trop sensationnel, trop novateur. Faire attention à l’origine. Les dates, les images, même le style d'écriture peuvent susciter notre inquiétude. Si les sources ne sont pas identifiables, c’est déjà un signal fort. Dans ce cas, éviter de partager tout ce qui soulève tes doutes. On peut toutefois faire confiance à des médias connus et crédibles.

Il est évident que les photos et les vidéos accompagnant une fake news en sont un indice valable. Et il suffit de connaître certains trucs qui permettent d’évaluer leur crédibilité. Par exemple, pour identifier la véracité d’une photo, on parle de deux pas essentiels. D’abord, il faut tracer la source : son auteur, circonstances, date d’apparition. Puis, il est important de déterminer si c’est un journaliste qui l’a prise. Les professionnels sont certes plus crédibles.

Il est sûr que les fake news sont souvent liées à des périodes difficiles : crises, guerres, événements importants. Plus une affaire est au centre de l’attention, plus des infox sont créées. Ces derniers temps, de grandes vagues de fake news sont arrivées justement à la suite de crises diverses : la guerre en Ukraine ou la crise sanitaire de Covid 19. Les théories du complot et les informations qui y sont liées ont vraiment envahi l’espace public.

Comme les infox font partie de notre quotidien, il s’avère essentiel de développer des compétences qui soient utiles pour leur détection, surtout chez les jeunes citoyens. Actuellement, ce sont aussi les écoles qui proposent des cours spéciaux. En France, le gouvernement a pris des mesures spécifiques afin d’éduquer les jeunes et leur apprendre à détecter les désinformations. Les enfants à l’école apprennent à croiser les sources de ce qu’ils voient ou lisent et à vérifier leurs origines.

Pour donner un exemple, voici une fake news qui est apparue en 2021. Selon cette fausse information, le pape François aurait été arrêté par la police italienne « pour trafic d’enfants ». Sous ce gros titre à clics, le groupe mystérieux QAnon, qui était la source de cette infox, prétendait que le supérieur catholique avait été incarcéré une nuit de janvier dans un endroit secret. Là, il aurait dû attendre l’enquête du FBI américain.