Journaliste : Si vous pratiquez le trail, vous avez forcément déjà entendu parler de l’UTMB - l’Ultra‑Trail du Mont‑Blanc. Cet événement sportif, mondialement connu, est considéré par les coureurs comme l’un des plus importants du monde. Son départ et son arrivée ont lieu dans la ville de Chamonix, et son circuit parcourt 3 pays différents : la France, l'Italie et la Suisse. Il est long de plus de 170 km, avec près de 10 000 m de dénivelé. Les 2300 participants de cette course ont jusqu'à 46 heures et 30 minutes pour rejoindre la ligne d’arrivée. Plus précisément, les coureurs partent vendredi soir et n’arrêtent de courir (ou plutôt de marcher vite) que dimanche suivant, dans la matinée. Cela implique que les participants doivent passer deux nuits complètes sur les sentiers alpins. Dès la première édition en 2003, cette épreuve mythique a été qualifiée de « course de tous les superlatifs ». On a fini par admettre 722 coureurs sur la ligne de départ, alors que les organisateurs n’avaient initialement prévu que 300 participants. L’intêret pour cette course a rapidement crû et en 2005, plus de 2 000 personnes s’y sont inscrites. En 2008, les inscriptions ont été clôturées après seulement 8 minutes. Actuellement, en raison du nombre de demandes d'inscription largement supérieur à celui des coureurs autorisés à prendre le départ, un système de tirage au sort a été mis en place pour déterminer qui seront les participants. Le cadre dans lequel se déroule l'épreuve est absolument unique. Les paysages sont grandioses, le parcours très technique et l’ambiance magique. C’est pour ça que de nombreux sportifs pratiquant la course de trail rêvent de participer un jour à l’UTMB.
Mais à quel prix ? Écoutons Emma et Victor, deux anciens participants de l’UTMB qui vont nous expliquer les risques liés à la participation à cette course hors‑norme et plus globalement, au fait de pratiquer les activités sportives extrêmes.
Emma : Certains coureurs se lancent dans des défis pour lesquels ils ne sont pas suffisamment préparés et prennent le risque de nuire gravement à leur santé. Parfois, les exploits des sportifs confirmés incitent certains débutants à se lancer à des épreuves très dures sans matériel, sans préparation et sans entraînement. Dans ces conditions, on observe parfois des accidents graves, voire mortels. Cette année, comme l'année passée, l’UTMB a été endeuillé par la mort d'un participant qui avait fait une chute mortelle.
Victor : Il y a beaucoup de personnes participant à des disciplines comme l'ultra‑trail qui souffrent en fait de bigorexie. Ils se décident à partir faire un ultra‑trail car ils en ont besoin même s'il existe un certain danger. Ils y vont aussi parce qu'ils savent que les gens vont dire : « Waouh, c'est super courageux, c'est vachement bien ! » Alors, même s'ils sont blessés ou épuisés, ils vont quand même continuer à courir. Quand dans votre entourage, il y a un sportif qui fait du sport tous les jours et qui vous dit : « J'ai pas envie d'y aller ... mais j'y vais quand même », ne lui dites pas : « C'est vachement bien, c'est courageux ». Parce qu'au contraire, ça veut dire qu'à ce moment précis, il a besoin de faire une pause. Je ne veux surtout pas dévaloriser le sport. Je pense qu'il faut en faire, que c'est bon pour la santé. Mais il faut aussi savoir le gérer et se rendre compte que quand c'est trop, c'est trop ! Et les sportifs doivent commencer à mieux s'écouter pour éviter de développer des comportements déviants.
Journaliste : Merci pour vos témoignages. Désormais nous savons quels risques on prend en participant à l'Ultra‑Trail du Mont Blanc.
3 Źródło: Agnieszka Bujala, [na podstawie:] www.chaussurerunning.fr [dostęp 27.01.2023], www.fr.wikipedia.org [dostęp 27.01.2023], www.cimalp.fr [dostęp 27.01.2023], www.santemagazine.fr [dostęp 27.01.2023], licencja: CC BY-SA 3.0.